Interview d’Alexandre DelpĂ©rier

(journaliste sportif)

Alexandre DelpĂ©rier commente les Ă©vĂ©nements sportifs sur Direct 8, notamment les matchs de football de l’Ă©quipe de France fĂ©minine et des Espoirs. En exclusivitĂ© pour interviewsport.fr, l’ancien commentateur d’RMC et d’Europe 1 se livre sur les nombreuses Ă©tapes de son parcours.

Alexandre, vous n’avez pas commencé votre carrière dans le journalisme sportif puisque vous avez d’abord présenté plusieurs émissions de télévision comme Vidéo Gag sur TF1 ou Star Six Music sur M6. A quel moment avez-vous décidé de vous spécialiser dans le journalisme sportif et pourquoi ?

C’est faux parce que j’ai commencé par être journaliste sportif au service des sports d’Antenne 2. Je faisais des reportages pour les différents journaux de 13h, de 20h ou de 23h, et également pour Stade 2. Ma première vocation en tant que journaliste a donc bien été d’être journaliste sportif. Après avoir fait cela, j’ai malheureusement dû partir à l’armée. Ensuite, je n’ai pas retrouvé de place tout de suite. Je me suis donc tourné vers la radio et j’ai présenté les journaux pendant huit ans à NRJ et Chérie FM. Je suis effectivement parti faire du divertissement pendant quelques années, mais je m’y ennuyais et le monde du sport me manquait vraiment. J’ai donc décidé de tout arrêter pour revenir à mes premières amours !

Depuis 2010, vous êtes le spécialiste du sport sur Direct 8 et vous y commentez de nombreux événements sportifs. N’est-ce-pas difficile de devoir commenter des sports aussi divers que le football, la boxe ou le rugby ?

Tout est juste une histoire de culture, d’envie et de travail. L’envie est toujours là. On compense parfois par plus de travail et on arrive à faire des choses qui tiennent la route en s’entourant convenablement.

Vous avez été homme de terrain pour M6 et vous êtes actuellement commentateur de matchs de football sur Direct 8. A quelle place avez-vous le plus de plaisir à travailler ?

Aux commentaires, indéniablement. Je prends beaucoup de plaisir à commenter. Cela n’a pas été le cas au tout début parce qu’il faut trouver ses marques et créer ses propres petites habitudes. Mais à force de travail et de persévérance, je prends beaucoup de plaisir, tant avec les filles qu’avec les Espoirs. Notamment depuis la Coupe du monde !

Sur Direct 8, vous suivez particulièrement l’équipe de France féminine et l’équipe de France Espoirs de football. Les rapports avec ces sportifs sont-ils plus faciles ?

J’ai toujours eu de bons rapports avec les sportifs. C’est ce qui explique notamment que j’ai un énorme carnet d’adresses. J’ai tendance à bien m’entendre avec les sportifs parce que je les aime. Je sais qu’être sportif est terriblement difficile. Certains sont plus ou moins doués et travaillent plus ou moins, mais je sais que c’est un boulot difficile : à chaque match ou à chaque compétition, vous remettez tout à zéro. C’est pour ça que j’ai du respect pour eux. Du coup, je m’entends bien tant avec des gars de l’équipe de France qu’avec des pilotes de Formule 1 ou des joueurs de l’équipe de France Espoirs ou féminine.

En 2010, vous avez démissionné d’Europe 1 après un débat sur une conférence de presse de Raymond Domenech que vous avez reprise à l’antenne. Avez-vous digéré cette campagne contre vous qui a commencé avec un article changeant la réalité de vos propos lors de cette émission ?

Je suis droit dans mes bottes. J’ai ma conscience pour moi et je sais qui m’a appelĂ© pour me soutenir Ă  ce moment-lĂ  et quelles sont les propositions qu’on m’a faites depuis. Je crois que tout le monde sait que je suis quelqu’un d’honnĂŞte. Après, c’est la vie… Je n’ai aucun problème. Je sais d’oĂą je viens : je viens d’une petite ville de province, je n’étais pas prĂ©destinĂ© Ă  faire ce mĂ©tier-là  et je ne me pose pas ce genre de question. J’avance. Je travaille beaucoup et je pense que c’est ce que les patrons et dirigeants d’organes de presse pensent de moi.

Vous avez longtemps travaillé à la radio, à RMC et à Europe 1. Est-ce un média qui vous manque particulièrement ?

Oui, la radio me manque. J’ai su dès le premier jour qu’elle allait me manquer. Maintenant, il faut trouver la bonne place, au bon endroit, au bon moment. Ça peut prendre plus ou moins de temps. On m’a proposé deux choses que je n’ai pas acceptées jusqu’à présent. C’est une question de timing et ça ne correspondait pas. Mais j’espère que je referai de la radio !

Vous avez commenté les Grands Prix de Formule 1 à la fois sur RMC et sur Europe 1. La F1 est-il le sport qui vous tient le plus à cœur ?

J’ai envie de dire que la Formule 1 est le sport que je maitrisais le plus pendant longtemps. Je pense aujourd’hui arriver en football à un niveau de culture identique. Mais je garde encore beaucoup de contacts avec le milieu de la Formule 1 et rien ne dit que je ne retravaillerai pas dans ce sport dans les années qui viennent.

Et au niveau de vos goûts personnels, c’est un sport qui vous plaît particulièrement ?

J’aime les sports mécaniques parce qu’en plus de l’exploit sportif, il y a une notion de risque qui me plaît. C’est d’ailleurs une chose qui n’est à mon goût pas assez soulignée ou mise en avant : les pilotes risquent leur vie à chaque virage. En occultant cet aspect-là, je pense qu’on a banalisé un certain nombre de sports mécaniques et je trouve ça triste et grave en même temps. J’ai vu un motard et un pilote se tuer le mois dernier. J’ai l’impression que c’est passé comme si de rien n’était. Non. C’est la réalité des sports mécaniques : c’est terriblement dangereux et les pilotes sont des héros, que ce soit sur deux ou sur quatre roues.

Quel est votre meilleur souvenir en tant que journaliste sportif ou la chose dont vous êtes le plus fier ?

Je n’ai pas à être fier, parce que je fais mon travail, point final. Après, il peut y avoir des choses qui sont plus ou moins exaltantes. J’ai beaucoup aimé le quart-de-finale de la Coupe du monde féminine cet été, entre la France et l’Angleterre. C’était un match avec un dénouement incroyable (l’équipe de France a gagné aux tirs aux buts après avoir égalisé à quelques minutes de la fin, ndlr). J’ai beaucoup aimé le premier titre de champion du monde de Formule 1 d’Alonso. Ça ne se voit pas, mais j’ai souvent les yeux humides quand il se passe des choses comme ça. Peut-être que ça s’entend, je ne sais pas, mais je sais notamment que j’ai eu les yeux humides sur ces deux moments-là.

Quels sont vos prochains projets et vos envies dans le journalisme sportif ?

C’est de continuer à faire ce que je fais. Je suis quelqu’un de très heureux et de très épanoui grâce à Direct 8 et à ce que je fais en production. J’ai produit toute la saison du Championnat d’ILFC pour Peugeot. On a suivi le team pendant toute la saison. On a fait vingt-six heures de direct aux 24H du Mans, suivies par plus d’un million d’internautes, et huit heures de direct en Chine il y a trois semaines, suivies par plus de deux millions et demi de Chinois. Je suis assez fier de ce produit-là. Je travaille sur d’autres projets et je m’éclate à Direct 8 donc tout va bien !

Merci beaucoup Alexandre pour votre disponibilité !

Crédit première photo : Eric Robert / Direct 8

La carrière d’Alexandre Delpérier en quelques lignes :

Alexandre Delpérier débute sa carrière au service des sports d’Antenne 2. Au cours de sa carrière, il a présenté les flashs info d’NRJ et de Chérie FM et participé à des émissions de divertissements à la télé, comme Vidéo Gag sur TF1 ou Star Six Music sur M6. En tant que journaliste sportif, il a connu plusieurs media.

A la radio, il reste de longues années à RMC. Entre 2002 et 2007, il présente chaque jour de semaine l’émission DKP. Il y commente aussi les Grands Prix de Formule 1. Il anime également pendant plusieurs mois L’Intégrale Foot, l’Intégrale Sport ainsi que L’After. En 2008, il rejoint Europe 1. Il y présente Europe 1 Foot et le Club Sports Europe 1 et commente les Grands Prix de Formule 1. Il quitte cette radio en 2010.

A la télévision, il est homme de terrain lors des matchs retransmis par M6 à partir de 2005 et réalise donc les interviews. Lors de la Coupe du monde 2006, il est journaliste permanent à Munich pour M6. Depuis août 2008, il est le spécialiste des sports sur Direct 8. Il commente ainsi des épreuves du Championnat du monde des rallyes, du catch, du poker ainsi que les matchs de l’équipe de France féminine de football et de l’équipe de France Espoirs. Il est désormais rédacteur en chef du service des sports de la chaîne.

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