Interview de Cléopâtre Darleux

(handball)

A 28 ans, Cléopâtre Darleux compte deux médailles d’argent aux Championnats du monde et surtout un titre de championne du monde, décroché il y a deux semaines. La gardienne de l’équipe de France s’est notamment illustrée en finale avec l’arrêt d’un penalty adverse. Nous l’avons rencontrée à son retour en France.

Cléopâtre, tu viens de devenir championne du monde avec l’équipe de France. Réalises-tu déjà l’exploit réalisé pendant cette compétition ?

Un petit peu, mais je pense que personne ne réalise vraiment ce que ça représente. Nous sommes toutes très heureuses. Mais nous étions dans la compétition, dans notre bulle. Nous sommes restées entre nous à travailler, donc on ne ressentait pas trop ce qui se passait à l’extérieur.

Lors de la finale, tu as arrêté un penalty à un moment crucial, la 46e minute, alors que les deux équipes étaient à égalité. Raconte-nous un peu comment tu as vécu ce moment ?

Je me sentais bien. Je n’avais pas trop joué les deux-trois matchs d’avant, mais je me sentais prête si on faisait appel à moi. J’étais contente de pouvoir m’exprimer et de pouvoir faire un arrêt tout de suite, dès mon entrée en jeu. En plus, c’était génial de finir avec la victoire !

Il s’agissait de ta première finale remportée, après avoir terminé à la deuxième place des Championnats du monde en 2009 et 2011. Qu’est-ce que l’équipe de France avait en plus cette année ?

De la sérénité. Nous étions sûres de nos forces. L’équipe a mûri et chaque joueuse a beaucoup progressé depuis 2009 et 2011. Nous étions alors jeunes et il s’agissait de nos premières finales. En 2009, nous étions contentes d’être en finale et nous n’avions pas forcément joué le match. En 2011, nous pensions pouvoir le faire mais la marche était encore un peu haute. Maintenant, on sent que l’équipe a plus de bagage et qu’elle est présente mentalement.

Il s’agissait de ton retour en équipe de France, après plusieurs années sans sélection en grande compétition. On imagine que cette longue période a été difficile à vivre ?

Oui, c’est sûr. C’était surtout compliqué au début car j’étais blessée, ce qui est dur en tant que sportif. Ce n’est jamais facile d’être éloigné des terrains. Après, je l’ai pris par le bon bout. J’ai continué à travailler en club et j’en ai profité pour faire d’autres choses.

Au cours de ta carrière en équipe de France, tu as aussi participé aux Jeux Olympiques en 2012 à Londres, où la France a été éliminée en quarts de finale. Avec le recul, ces JO sont un grand regret ou sont quand même un bon souvenir ?

C’est un regret. A cette époque-là, nous sortions de deux finales mondiales. Nous étions sur une progression constante et nous arrivions à la fin d’un cycle. En 2012, nous ne sommes vraiment pas passées loin du tout. Nous avons perdu en quarts de finale mais le match s’était joué à un rien. Nous avions gagné tous nos matchs auparavant et nous étions au-dessus de tout le monde. C’était une grosse déception.

Quand tu n’étais plus sélectionnée en équipe de France, tu as déclaré un moment penser plus à ton club. On imagine que ce titre de championne du monde te donne de la motivation pour essayer de gagner ta place l’année prochaine à l’Euro qui va se disputer en France ?

Oui, mais je ne pense pas à ça pour le moment. Je pense plus à ma reprise en club et à essayer de récupérer. Ce sera vraiment du bonus si j’y suis, mais je ne pense pas à ça pour le moment !

Merci beaucoup Cléopâtre et bonne année 2018 !

Cr̩dits photos : G. Mirand РFFHandball (photo 1)

La carrière de Cléopâtre Darleux en quelques lignes :

Evoluant au poste de gardienne de but, Cléopâtre Darleux débute sa carrière en 2007 à Issy-les-Moulineaux. Elle connaît sa première sélection en équipe de France en octobre 2008, lors de la Golden League.

Elle devient deux fois de suite vice-championne du monde avec l’équipe de France, en 2009 en Chine et en 2011 au Brésil. Lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012, elle est éliminée avec l’équipe de France en quarts-de-finale et se classe finalement 5e. En club, elle remporte notamment le Championnat de France (en 2011 avec Metz et en 2012 avec l’Arvor 29), la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe et le Championnat du Danemark (en 2014 avec Viborg).

Après plusieurs années sans sélection, elle remporte avec l’équipe de France le titre de championne du monde en décembre 2017. Elle arrête notamment un penalty adverse en finale. Aujourd’hui âgée de 28 ans, Cléopâtre Darleux joue à Brest.

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