Sélectionnée pour la première fois en équipe de France à 16 ans, Pasiphaé Martineaud-Peret a participé aux Championnats du monde 2023 et 2024. Mais son expérience la plus marquante reste bien sûr les Jeux Olympiques de Paris 2024, où elle a joué un match.
Pasiphaé, tu as participé aux Jeux Olympiques de Paris 2024 à l’âge de 18 ans. Quand et comment as-tu appris que tu serais sélectionnée ?
On l’a appris quelques semaines avant les Jeux. Le coach a annoncé la liste après un entraînement. On a ensuite reçu la liste de la Fédération, et elle a ensuite été diffusée sur les réseaux sociaux. Je n’avais pas vraiment de doute sur ma sélection car on n’était que deux gardiennes à l’entraînement pendant toute l’année, Mia Rycraw et moi. Mais l’annonce a quand même été un soulagement.
Il s’agissait de la première participation de l’équipe de France féminine aux Jeux Olympiques. Peux-tu nous expliquer comment l’équipe s’est préparée avant la compétition ?
Après l’arrivée de Theo (Theodoros Lorantos, entraîneur de l’équipe de France depuis mars 2023, ndlr), toute l’équipe de France s’est entraînée ensemble à l’INSEP pendant un peu plus d’un an. Chaque jour, on avait deux entraînements dans l’eau de deux heures chacun et une heure et demi de musculation le matin. On s’entraînait aussi parfois le weekend.
Quand il y avait des matchs de Championnat le weekend, les plus de 20 ans retournaient jouer dans leurs clubs et les moins de 20 ans dont je faisais partie jouaient avec le club de l’INSEP.
« Un des moments que j’ai adoré, c’est quand tout le monde chantait la Marseillaise avec nous »
Tu étais gardienne remplaçante lors de ces JO et tu as joué lors du match contre les Etats-Unis. Peux-tu nous raconter comment tu as vécu cette rencontre de l’intérieur ?
Je ne savais pas que j’allais entrer sur ce match contre les Etats-Unis. A un moment donné, Theo m’a dit d’aller dans l’eau. Je me suis alors dépêchée. J’avais une grosse pression, mais c’était une bonne pression. C’était incroyable d’entrer dans l’eau aux Jeux Olympiques ! Je n’ai pas les mots pour décrire ce que j’ai ressenti. Jouer devant un public nombreux et incroyable, devant nos familles, les rendre fiers, tout cela était très émouvant. C’était aussi une grande fierté : après cinq ans à l’INSEP, où je me suis battue pour arriver jusque-là , j’ai récolté le fruit de mes efforts. Cela faisait très chaud au cœur.
Le water-polo féminin est peu médiatisé en France mais le public français a répondu présent lors des JO. T’attendais-tu à une telle effervescence du public ?
Pas du tout ! Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde. Le water-polo n’est pas médiatisé et est très peu connu. Mais lors du premier match, tout le public a crié avant la présentation. Quand on est entrées, on a vu tout ce monde et c’était incroyable. Un des moments que j’ai adoré, c’est quand tout le monde chantait la Marseillaise avec nous. C’était très émouvant.
En dehors de la compétition, tu as pu profiter de la magie Olympique ? Tu as pu participer aux cérémonies d’ouverture et de clôture ?
J’ai participé à la cérémonie d’ouverture, mais on n’a pas pu la faire jusqu’au bout car on avait un match le lendemain. On n’a fait que la première partie, sur le bateau. Je n’ai pas pu aller à la cérémonie de clôture car on est rentrées chez nous plus tôt.
Le Village Olympique était incroyable. On s’y est beaucoup baladées pendant notre temps libre. On n’a pas pu aller voir d’autres sports, mais on regardait les épreuves sur nos téléphones ou à la télé.
« Mon meilleur souvenir est la victoire contre l’Italie lors des JO »
Tu as connu ta première sélection en équipe de France en 2022, à 16 ans, et tu as participé aux Championnats du monde 2023 (neuvième place) et 2024 (treizième place) ainsi qu’aux Championnats d’Europe 2024 (sixième place). Mis à part les Jeux Olympiques, quel est ton meilleur souvenir avec les Bleues ?
En dehors des JO, mes meilleurs souvenirs sont les premiers Championnats qu’on a faits avec Theo en 2023 au Japon, ainsi que les Championnats d’Europe en 2024 aux Pays-Bas, où on a terminé sixième, ce qui est notre meilleur classement.
Tout compris, mon meilleur souvenir est la victoire contre l’Italie lors des JO. C’était un moment extraordinaire !
Comment se passe la préparation d’une gardienne de but, que ce soit aux niveaux physique ou mental ?
En ce qui concerne la préparation physique, on travaille beaucoup sur les jambes. On effectue un travail très intense dans l’eau pour les solliciter. On développe aussi les réflexes. On n’a pas vraiment fait de préparation mentale. Mais avec les entraînements de Theo, il fallait avoir un gros mental.
Quels sont tes prochains objectifs ? Les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 sont-ils l’objectif majeur ?
A court terme, il y a les Championnats du monde qui auront lieu en juillet à Singapour. Le stage officiel avec l’équipe de France commencera le 2 juin et on aura un plus d’un mois pour nous préparer. A long terme, les Jeux de Los Angeles sont le gros objectif.
Merci beaucoup Pasiphaé et bonne chance pour les Championnats du monde !
La carrière de Pasiphaé Martineaud-Peret en quelques lignes :
Evoluant au poste de gardienne de but, Pasiphaé Martineaud-Peret est sélectionnée pour la première fois en équipe de France en 2022, à l’âge de 16 ans. Elle participe aux Championnats du monde 2023, où la France termine 9e.
En 2024, elle se classe avec ses coéquipières 13e des Championnats du monde et 6e des Championnats d’Europe. Elle est également sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 et y dispute un match. Pour la première participation de l’équipe de France féminine dans l’histoire des JO, les Bleues se classent 9e (une victoire et trois défaites en poules).
Aujourd’hui âgée de 19 ans, Pasiphaé Martineaud-Peret vise les Championnats du monde, qui se dérouleront en juillet à Singapour.
Participation aux Jeux Olympiques de Paris 2024
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