Interview de Laura Georges

(football féminin)

Cette semaine, nous avons rencontrĂ© la dĂ©fenseur de l’Ă©quipe de France Laura Georges. Capitaine de l’Olympique Lyonnais et triple championne de France, elle compte plus de 90 sĂ©lections en Ă©quipe nationale. A quelques mois de la Coupe du monde, elle fait le point sur sa carrière.

Laura, l’équipe de France s’est qualifiée en septembre dernier pour la prochaine Coupe du monde, qui aura lieu l’été prochain en Allemagne. Cette qualification représente-t-elle ton meilleur souvenir footballistique à ce jour ?

« Ca fait partie de mes bons souvenirs. J’avais été qualifiée en finale de Ligue des Champions et cela avait une très belle saveur. Mais le fait d’être également qualifiée pour la Coupe du monde, vu comment cela s’est déroulé en Italie, c’est bien sûr un très grand souvenir ! »

Tu as déjà participé à une Coupe du monde, c’était en 2003 aux Etats-Unis et tu n’avais que 19 ans. Quels souvenirs gardes-tu de cette aventure ?

« Au niveau de l’engouement, c’était impressionnant ! Mais je pensais que cette compétition allait être d’un niveau supérieur en ce qui concerne le terrain mais également l’organisation. »

En 2009, l’équipe de France a atteint les quarts-de-finale de l’Euro. Aujourd’hui, cette élimination aux tirs aux buts en quarts-de-finale contre les Pays-Bas reste-t-elle encore comme une grosse frustration ?

« Oui, c’est une grosse frustration. C’est toujours dur de se faire éliminer aux tirs aux buts, d’autant plus sachant que l’équipe avait le niveau pour aller en demi-finales. En plus, avec notre équipe de club, on a également perdu aux tirs aux buts en finale de Ligue des Champions (quelques mois plus tard, ndlr)… Donc oui, c’est sûr que c’est frustrant ! »

Tu comptes actuellement plus de 90 sélections en équipe de France. Accordes-tu une importance particulière à dépasser au plus vite la barre symbolique des 100 sélections ?

« Non, ce n’est pas l’objectif premier. Le plus important, c’est d’apporter quelque chose à l’équipe de France. C’est vrai que j’ai la chance d’être encore chez les Bleues, mais il s’agit avant tout d’aider vraiment l’équipe et de faire de mon mieux pour ne pas qu’on encaisse de but. Sinon, si je dois atteindre la barre des 100 sélections, ce serait une bonne chose ! »

A partir de 2004, tu as joué trois saisons pour l’université américaine de Boston College. Qu’est-ce-que ces années passées aux Etats-Unis t’ont apporté sur le plan footballistique ?

« Sur le plan footballistique, elles m’ont amenée à être très compétitive. Aux Etats-Unis, le plus important est d’être présent sur les terrains, même en cas de blessure. Il faut se donner les moyens pour aller au bout de ses objectifs. C’est donc vraiment un esprit compétitif là-bas ! »

Puis tu es revenue en 2007 en France, à Lyon, club avec lequel tu as remporté trois Championnats de France et un Challenge de France. Parmi tous ces titres, quel est celui qui te tient le plus à cœur ?

« Il y en a deux : mon premier titre de championne de France et mon Challenge de France. Cette saison était vraiment exceptionnelle. Faire un doublé pour ma première saison à l’OL, c’était vraiment quelque chose de particulier ! »

Cette saison, l’Olympique Lyonnais a remporté tous ses matchs de championnat et est encore en course en Ligue des Champions et en Challenge de France. Ne crains-tu pas qu’un bon parcours dans toutes ces compétitions ne soit préjudiciable au niveau de la fatigue à une bonne Coupe du monde en juin et juillet ?

« Non, je ne pense pas. Je crois que le plus important est de se donner à fond dans son club, et on verra après pour la sélection. Chaque chose en son temps. On ne va pas essayer de calculer pour la Coupe du monde. Avant tout, il s’agit de faire une belle saison et de bien boucler tous nos objectifs avec le club, et on verra après avec l’équipe de France. »

Le statut des joueuses a changé, passant de l’amateurisme à une semi-professionnalisation. Qu’est-ce-que cela a changé pour toi ?

« Au niveau de nos entraînements, on s’entraîne le matin et on double certains entraînements. Nous avons plus de disponibilité pour le club. C’est également une reconnaissance au niveau de nos contrats. Maintenant, on n’a plus à dire : « je suis assistante de ci ou de ça » mais « je suis joueuse, je suis payée pour être joueuse ». C’est donc une reconnaissance au niveau du métier et plus de disponibilité pour mon activité professionnelle. »

L’équipe de France va disputer la semaine prochaine le Tournoi de Chypre. L’abordes-tu comme un objectif en soit ou juste comme une préparation à la Coupe du monde ?

« C’est une préparation. Il s’agit de poursuivre encore notre progression en tant qu’équipe. C’est toujours important de se retrouver avec le groupe et de bien travailler ! »

Merci beaucoup Laura et bonne fin de saison !

Crédit photos : Fédération Française de Football, fff.fr

La carrière de Laura Georges en quelques lignes :

Evoluant au poste de défenseur central, Laura Georges est formée au Paris Saint-Germain et au CNFE Clairefontaine. Elle est sélectionnée pour la première fois en équipe de France en septembre 2001, à l’âge de 17 ans. En 2003, elle participe à la Coupe du monde disputée aux Etats-Unis. Elle est de nouveau sélectionnée en équipe de France pour l’Euro 2005.

Elle quitte ensuite le Paris Saint-Germain pour jouer trois saisons au sein de l’université américaine de Boston College. En 2007, elle signe à l’Olympique Lyonnais. Pour sa première saison, elle y remporte le Championnat et le Challenge de France. En 2009 et 2010, elle remporte deux nouveaux titres de Championne de France. Capitaine de l’OL, elle atteint la finale de la Ligue des Champions en 2010.

Elle est également un pilier de l’équipe de France et y compte actuellement plus de 90 sélections pour deux buts marqués. Sélectionnée lors de l’Euro 2009, elle est éliminée en quarts-de-finale. En septembre 2010, elle se qualifie pour la Coupe du monde qui se disputera l’été prochain en Allemagne.

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