Interview de Nicolas Jalabert

(cyclisme)

Ancien coureur cycliste professionnel, Nicolas Jalabert a passĂ© quinze ans dans le peloton. Ayant participĂ© aux courses les plus prestigieuses, notamment le Tour de France Ă  de nombreuses reprises, il a dĂ©cidĂ© en 2009 d’arrĂŞter sa carrière et de se reconvertir dans le coaching. Entretien.

Nicolas, vous avez été coureur cycliste professionnel pendant quinze années. Avec un peu de recul, quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?

« Mon meilleur souvenir, c’est quand on a gagné le contre-la-montre par équipe au Tour de France en 2000. Mon frère avait pris le maillot jaune ce jour-là et on était dans la même équipe. Ca reste un bon moment ! »

Et, au contraire, votre pire souvenir ?

« C’est quand j’avais terminé deuxième du Championnat de France à Briançon (en 2002, ndlr). Je me suis fait battre au sprint par Nicolas Vogondy, en étant un peu gêné. Ca laisse beaucoup de regrets car je me suis fait battre de quelques centimètres. Ca a donc été dur à encaisser. C’est un titre qui s’échappe ! »

Vous avez couru votre premier Tour de France en 1997. Avez-vous l’impression que le Tour a beaucoup changé au fur et à mesure de vos participations ?

« Ce qui a changé, c’est qu’on n’avait qu’un jour de repos auparavant, alors que maintenant, on en a deux. Il y a désormais un peu moins de contres-la-montre, car ils ont tendance à tout faire pour que le suspense dure jusqu’au bout pour la victoire finale. Mais sinon, à part ça, je trouve que ça a toujours été une grosse organisation et je ne vois pas d’autres différences.

Concernant l’ambiance entre les coureurs, c’est un objectif pour tout le monde et il y a donc parfois des tensions dans le peloton. C’est normal. Au niveau du placement, ça râle. Il y a de la pression en permanence et quand on finit, on est épuisé. Mais ça fait partie du sport ! »

Vous avez évolué pendant plusieurs saisons au sein d’équipes étrangères. N’était-ce pas difficile d’être l’un des seuls Français de la formation ?

« Au contraire, je pense que j’ai beaucoup appris durant ces années-là ! Déjà, j’ai appris les langues. C’est une bonne chose. Maintenant, je parle espagnol et je me débrouille en anglais. J’étais donc au contact des étrangers, mais il n’y avait pas que des Anglais ou que des Espagnols. Pour prendre l’exemple de Phonak, on était une année douze nationalités différentes. C’est très intéressant et enrichissant de pouvoir côtoyer de nombreuses nationalités ! »

Etre le frère d’un grand champion comme Laurent Jalabert, est-ce un avantage ou un inconvénient quand on est aussi soi-même dans le peloton ?

« C’est un avantage. Là où ça peut devenir un inconvénient, c’est si on me demande de faire la même chose. Sinon, c’est sûr que ça m’a plus rendu service qu’autre chose. Pour moi, ça a été une motivation de l’avoir. Ca a également été un très bon conseiller pour ma carrière. On n’avait pas les mêmes valeurs physiques, mais je suis quand même satisfait de ce que j’ai fait. »

Et vous n’avez pas souffert de comparaisons, par exemple ?

« Non. Je crois que tout le monde s’est vite rendu compte qu’on avait deux physiques différents. Je suis content parce que j’ai réussi à trouver ma place. J’étais coéquipier et grâce à ça, j’ai quand même duré quinze ans ! »

Vous avez mis un terme à votre carrière à la fin de l’année 2009, à l’âge de 36 ans. Aviez-vous auparavant déjà sérieusement songé à arrêter ?

« J’avais pris la décision à la moitié de l’année 2008, à la sortie du Tour de France. Cette année-là, j’avais abandonné le Tour et je me suis senti un peu lent et fatigué. Je me suis alors dit que j’allais honorer mon contrat jusqu’au bout et puis que j’arrêterais. Cela faisait quand même quinze ans, il faut aussi savoir s’arrêter ! »

Depuis l’arrêt de votre carrière, que devenez-vous ? Quels sont vos projets de reconversion ?

« Quand j’ai arrêté ma carrière, j’ai monté un site Internet où je fais du coaching. J’encadre aussi des stages avec une société. Pour l’instant, j’ai ces deux choses-là. De temps en temps, je travaille aussi pour ASO (Amaury Sport Organisation, l’organisateur du Tour de France, ndlr). Tout cela me permet de garder un peu contact avec le milieu ! »

Merci beaucoup Nicolas d’avoir acceptĂ© cette interview !

La carrière de Nicolas Jalabert en quelques lignes :

Nicolas Jalabert devient coureur cycliste professionnel en 1995, au sein de l’équipe Mutuelle Seine-et-Marne. Il y remporte le Grand Prix de Rennes. Il évolue ensuite trois ans au sein de Cofidis, gagnant de nouveau le Grand Prix de Rennes ainsi que le classement final de la Coupe de France et la Route Adélie. En 1997, il participe à son premier Tour de France. L’année suivante, il en termine 49e, ce qui restera son meilleur résultat au classement final.

En 2000, il rejoint la formation ONCE. Il y remporte le contre-la-montre par équipe lors du Tour de France. Entre 2001 et 2003, il évolue sous les couleurs de la CSC, se distinguant par une 2e place au Championnat de France sur route en 2002, une victoire d’étape au Tour du Poitou Charentes en 2002 et la victoire au classement final du Tour de Basse-Saxe en 2003.

De 2004 à 2006, Nicolas Jalabert court pour la Phonak. En 2005, il termine 3e du Championnat de France sur route. Ensuite, il rejoint l’équipe Agritubel et participe à son dernier Tour de France en 2008. Il arrête sa carrière à la fin de l’année 2009, à l’âge de 36 ans.

Pour en savoir plus sur la reconversion de Nicolas Jalabert, visitez son site de coaching : jalabert-nicolas-coaching.fr

Laisser un commentaire

COMMENTAIRE