Interview de Bérangère Sapowicz

(football féminin)

Cette semaine, interviewsport.fr vous présente Bérangère Sapowicz. Gardienne de l’équipe de France féminine de football, elle a participé à la Coupe du monde 2003. Plus récemment, elle a été sélectionnée pour l’Euro 2009, mais une blessure l’a forcée à déclarer forfait. Rencontre avec le dernier rempart des Bleues et du PSG.

Bérangère, as-tu toujours évolué en tant que gardienne de but depuis que tu as commencé le foot ? Qu’est-ce qui t’as amenée à ce poste ?

« C’est une très bonne question… Non, je n’ai pas commencé dans les buts. En fait, j’étais sur le champ et quand je jouais avec les garçons, on n’avait pas trop de poste : c’était donc en fonction du match. J’étais milieu de terrain, voire un peu attaquante, et puis un jour en sélection régionale avec les filles, il y a eu une blessée dans les buts. Moi, je ne pouvais pas trop courir car j’avais une entorse et j’ai fini au poste de gardienne. Et au final, j’y ai fait toutes les sélections pour aller sur Clairefontaine et faire les sélections pour l’équipe de France des 17 ans. »

Avec l’équipe de France, tu as participé à la Coupe du monde 2003, aux Etats-Unis. Quels souvenirs gardes-tu de cette aventure ?

« Un engouement au niveau des spectateurs ! Il y avait beaucoup de monde à nos matchs, beaucoup plus qu’en France, et pourtant il n’y avait pas une grosse publicité autour de cet événement. Et puis c’était ma première Coupe du monde avec les A et j’étais jeune, donc ça m’a marquée ! »

Lors de l’Euro 2009, tu as été sélectionnée mais tu as dû déclarer forfait à cause d’une blessure à la cuisse. A ce jour, est-ce le plus gros coup dur de ta carrière ?

« C’est vrai que j’ai eu pas mal de coups durs ! Quand je résume, j’ai quand même eu trois ligaments croisés de rompus, un ménisque à opérer… J’ai donc raté pas mal de choses : Coupe d’Europe, Coupe du monde… Mais c’est vrai que là, j’approchais peut-être un peu plus de la compétition puisque à quelques jours près, j’aurais pu partir, et cette déchirure est un de mes coups durs. Pas le plus dur, mais un des coups durs. »

Quel est pour l’instant ton meilleur souvenir avec les Bleues ?

« On va dire que c’est la sélection qui m’est arrivée en début de saison. C’était justement après ma blessure pour le Championnat d’Europe où je suis restée en France. Après, je me suis donc soignée, je suis revenue au haut niveau puisque le sélectionneur m’a appelée et en plus, il m’a mise titulaire. Donc c’est ce souvenir-là que je retiendrai. »

Parlons maintenant de la saison actuelle du PSG. Tu n’as pas encaissé le moindre but pendant les neuf premières journées de championnat. Est-ce une fierté particulière pour toi ?

« C’est une fierté, mais pas spécialement que pour moi. Franchement, je n’ai pas pris de but mais je n’ai aucun mérite puisque je n’ai rien eu à faire, ou du moins pas grand chose. C’est vraiment les défenseurs et même toute l’équipe devant qui ont super bien travaillé. Et du coup, quand il y a zéro but, on retient que c’est grâce à la gardienne mais au final je ne le prends vraiment pas pour moi. C’est vraiment toute l’équipe ! »

Les remarques et les doutes des personnes extérieures concernant la capacité du PSG à rester en tête du classement suite au départ début mars des deux internationales Camille Abily et Sonia Bompastor n’ont-ils pas été difficiles à gérer pour le groupe ?

« C’est sûr que ce n’est pas facile à entendre, surtout que derrière, il restait des joueuses de qualité. On savait très bien que ces joueuses-là étaient au club pour un certain temps et on savait qu’il fallait préparer la suite, et on l’a très bien fait. Après, certains parlent de contre-performances concernant nos résultats, mais on n’a pas fait de contre-performances. Forcément, on est en haut du tableau donc on est attendu par nos adversaires et voilà, c’est le jeu : il y a des jours où on est bien, des jours où on est moins bien. Donc non, il n’y a pas de soucis par rapport aux remarques suite au départ des deux joueuses qui jouent aux Etats-Unis. »

Tu évolues au Paris Saint-Germain depuis de nombreuses années. Comment vois-tu la suite de ta carrière ? Envisages-tu de la finir au PSG ?

« En fait, je suis arrivée au PSG il y a sept ou huit ans et je ne m’y suis jamais aussi bien sentie, car là il y a vraiment une grosse envie de développer la section sportive et c’est ce dont j’ai envie. J’y travaille en ce moment puisque j’ai intégré l’association pour la développer un peu avec Brigitte (Brigitte Olive-Henriques, manager général de la section féminine du PSG, ndlr). Voilà, je me sens bien au PSG et j’ai envie de m’y investir. Après, si on me laisse la possibilité de rester, j’y reste ! »

Merci beaucoup Bérangère pour ta disponibilité et bonne fin de saison !

Crédit photos : Christian Gavelle, psg.fr

La carrière de Bérangère Sapowicz en quelques lignes :

Evoluant au poste de gardienne de but, Bérangère Sapowicz débute sa carrière dans le club d’Evreux, avant d’entrer au Centre National de Formation et d’Entraînement de Clairefontaine. En 2002, elle participe à la Coupe du monde des -20 ans, se déroulant au Canada.

Après avoir rejoint le Paris Saint-Germain, elle découvre l’équipe de France A. En 2003, elle est sélectionnée en tant que remplaçante pour la Coupe du monde se déroulant aux Etats-Unis, et elle connaît sa première sélection lors d’un match amical contre le Japon (en septembre). Sélectionnée pour l’Euro 2009, elle doit déclarer forfait à cause d’une blessure à la cuisse. Après la compétition, elle est de nouveau appelée par le sélectionneur et est titulaire lors des premiers matchs de qualification à la Coupe du monde 2011.

Aujourd’hui âgée de 27 ans, Bérangère Sapowicz évolue toujours au PSG, club au sein duquel elle n’a encaissé aucun but durant les neuf premières journées de championnat cette saison et qui est actuellement deuxième au classement.

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