Laurent Foirest a Ă©tĂ© pendant plusieurs annĂ©es l’un des joueurs majeurs de l’Ă©quipe de France de basket, remportant notamment la mĂ©daille d’argent des Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Il est actuellement entraĂ®neur assistant de l’Ă©quipe de France A’ engagĂ©e aux Universiades. Nous l’avons rencontrĂ©.
Laurent, vous êtes depuis l’année dernière entraîneur assistant de l’équipe de France A’ de basket et actuellement aux Universiades de Gwangju, en Corée du Sud. Racontez-nous un peu comment vous êtes arrivé à ce poste d’entraîneur assistant ?
J’ai décidé de me mettre dans le coaching il y a un an et demi. J’ai rencontré Patrick Beesley (le Directeur Technique National, ndlr) et il m’a annoncé que la Fédération allait probablement lancer l’équipe de France A’. Je lui ai expliqué qu’une place d’assistant m’intéresserait certainement. Il m’a alors dit : « écoute, on s’occupe du coach et s’il est d’accord, on te mettra en place, il n’y a pas de soucis ! ». Voilà comment c’est arrivé ! C’est actuellement la deuxième campagne de l’équipe de France A’.
Votre objectif à terme est d’être entraîneur principal, que ce soit dans un club ou dans une sélection française ?
Je verrai au fur et à mesure. Pour l’instant, je m’attache à être assistant. Ça me plaît ! Si un jour je me sens capable de prendre une équipe en main, je le ferai !
Revenons désormais sur votre carrière de joueur. En 2000, vous avez remporté la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Sydney. A l’époque, à quel moment avez-vous senti que l’équipe de France était vraiment capable de remporter cette médaille ?
On y a toujours cru. On y allait pour gagner et pour donner notre maximum. On a eu un peu de chance car certaines équipes qui auraient pu être au-dessus de nous ont été éliminées avant, mais ça fait partie de la compétition ! On a pris match après match ! Contre le Canada en quart-de-finale et contre l’Australie en demi-finale, on a à chaque fois pris étape par étape !
Racontez-nous un peu vos souvenirs de cette finale olympique contre les Etats-Unis. On imagine que cela a été grandiose à vivre malgré la défaite ?
Oui, forcément ! Une finale est quelque chose d’énorme, et en plus contre les Etats-Unis ! Le seul souci est que ce n’était pas la « Dream Team », puisque qu’il n’y a eu qu’une seule « Dream Team », en 1992. Cela aurait été l’apothéose si on avait joué contre eux. On a joué contre une équipe qui était forte mais qui ne faisait pas rêver. On a perdu de peu. Avec quatre points d’écarts à quelques minutes de la fin, ils ont commencé un peu à trembler.
Par contre, l’équipe de France a raté la qualification pour les Jeux Olympiques d’Athènes quatre ans plus tard. Cela a été difficile à digérer ?
Oui, surtout qu’on a perdu en demi-finale en Suède contre la Lituanie. C’est dommage parce qu’on avait les capacités de passer et même de gagner. Cela a souvent été le problème de notre génération : on avait les capacités de le faire et on ne le faisait pas. C’est le seul regret qu’on ait eu. Je pense qu’on aurait pu gagner une ou deux médailles de plus !
Vous avez mis un terme officiel à votre carrière de joueur en 2011, notamment à cause d’une blessure au talon d’Achille. On imagine que cela a été difficile à gérer moralement de devoir mettre un terme à votre carrière sur une blessure ?
J’ai arrêté en avril 2010. Ce n’est pas vraiment la blessure qui m’a fait arrêter. J’avais déjà eu des blessures et j’étais revenu. Je comptais donc faire pareil. Mais le timing n’a pas été bon pour moi. Je me suis blessé en avril. En juin, je commençais presque à remarcher normalement et je me suis dit que je reprendrais la saison d’après. Mais finalement, l’été est passé et je me suis dit que je n’allais pas m’embêter à revenir. J’ai arrêté parce que j’en avais un peu ras-le-bol du basket et parce que je n’avais pas le même délire que la nouvelle génération.
Pour finir, êtes-vous confiant sur le fait que l’équipe de France puisse rééditer l’année prochaine aux JO de Rio la performance de 2000 et remporter une médaille olympique ?
J’espère qu’ils vont faire aussi bien, voire mieux que nous. Mais il va déjà falloir qu’ils pensent à se qualifier. C’est dans leurs cordes car ils sont favoris pour ce Championnat d’Europe. Mais ce n’est pas toujours facile d’avoir l’étiquette de favori dans le dos ! Qu’ils se qualifient, et qu’ils prennent comme nous étape par étape. En leur souhaitant le meilleur !
Merci beaucoup Laurent pour votre disponibilité et bonne chance aux Universiades !
La carrière de Laurent Foirest en quelques lignes :
Evoluant au poste d’ailier, Laurent Foirest connaît sa première sélection en équipe de France en 1995. Il dispute le Championnat d’Europe en 1997 (10e place) et en 1999 (4e place). Lors des Jeux Olympiques de Sydney en 2000, il remporte la médaille d’argent avec la France, échouant en finale contre les Etats-Unis. Il dispute ensuite d’autres campagnes avec les Bleus, notamment le Championnat du monde 2006 (5e place).
En club, il porte les couleurs successivement d’Antibes (champion de France 1991 et 1995), de Pau-Orthez (champion de France 1998 et 1999), de Tau Vitoria (champion d’Espagne 2002 et finaliste de l’Euroligue), de Pau-Orthez de nouveau (champion de France 2004) et de l’ASVEL (champion de France 2009). A titre individuel, il est élu MVP du championnat de France en 1999 et 2004.
Laurent Foirest met un terme à sa carrière en 2010. Il devient alors responsable des opérations basket de l’ASVEL. Depuis 2014, il est entraîneur assistant de l’équipe de France A’.
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