Interview de Laurent Robert

(football)

Ancien international français, vainqueur notamment de la Coupe des ConfĂ©dĂ©rations en 2001, Laurent Robert a fait les beaux jours de clubs comme le Paris Saint-Germain, Newcastle ou Montpellier. Aujourd’hui âgĂ© de 34 ans, il s’entraĂ®ne dur avec l’Ă©quipe rĂ©serve du PSG pour essayer de trouver un nouveau challenge. Retour sur des grands moments de sa carrière.

Laurent, tu signes au PSG en 1999, et tu y restes jusqu’en 2001… Quels souvenirs gardes-tu de ton passage dans la capitale ?

« DĂ©jĂ , une très grande envie de jouer au Paris Saint-Germain. C’était une grande satisfaction pour moi. Et après, je dirais deux annĂ©es vraiment magnifiques parce-que ça a Ă©tĂ© la continuitĂ© de ma formation Ă  Montpellier : un très bon dĂ©but de saison quand j’arrive au PSG et après l’équipe de France. Donc vraiment c’était extraordinaire, le bon choix on peut dire. Cette annĂ©e-lĂ , on avait une très belle Ă©quipe, notamment au niveau des anciens. Moi, j’étais un peu plus jeune Ă  cette Ă©poque… On avait un super groupe, c’est pour ça qu’on Ă©tait bien au niveau du championnat et qu’on a rĂ©ussi Ă  se qualifier en Champions League après. »

En 2001, tu as quitté Paris et les supporters t’ont toujours regretté… Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à quitter le club et à aller à Newcastle ? On a parlé de l’entraîneur…

« Non, pas vraiment… C’est vrai qu’il y a toujours des « on dit » que c’est l’entraîneur et tout, et c’est vrai qu’avec l’arrivée de Luis (Luis Fernandez, arrivé au PSG en décembre 2000, ndlr) ça a été un petit peu chaud, comme avec tous les autres joueurs talentueux qui ont joué au Paris Saint-Germain, on peut dire ! Mais c’était aussi pour moi, parce-que quand un grand club d’Europe comme Newcastle fait appel à vous, c’était encore la possibilité d’une nouvelle expérience… Cette année-là, c’était aussi très positif pour le PSG au niveau du montant du transfert, donc je pense que tout le monde a été gagnant dans cette affaire ! Du coup, j’ai signé à Newcastle avec Sir Bobby Robson comme entraîneur, qui n’est plus là au jour d’aujourd’hui et ça a été vraiment magnifique de le connaître et de jouer auprès d’Alan Shearer et autres. Pour toutes ces raisons, je me suis dit « oui, pourquoi pas quitter Paris pour aller dans un grand club pareil », et je pense avoir fait le bon choix ! »

Tu as connu beaucoup de clubs… Parmi tous les clubs dans lesquels tu as joué, quels sont ceux auxquels tu t’es le plus attaché ?

« Je commencerais par Montpellier, parce-que j’ai fait toute ma formation et j’ai beaucoup appris là-bas. Après, je ne peux pas oublier Paris et Newcastle… Voilà, je dirais ces trois clubs où j’ai été bien accueilli… Le PSG et Newcastle, ce sont des grands clubs, tout comme Benfica aussi mais je n’y suis pas resté longtemps alors qu’avec Paris et Newcastle, j’ai tout connu ! »

Parle-nous un peu de la première fois où tu as été sélectionné en équipe de France… Comment as-tu vécu ce premier match sous le maillot bleu ?

« Déjà, j’étais surpris d’être appelé en équipe de France, d’être convoqué pour la première fois… J’étais tout timide, un peu en retrait des autres… C’était quand même l’équipe championne du monde, donc quand vous êtes appelé, vous n’avez pas le droit à l’erreur ! Donc impressionné en dehors du terrain, mais après au moment crucial, il fallait répondre présent, et ça s’est bien passé pour moi et j’étais très content ! Ca permettait aussi de faire parler un peu de mon île, l’île de la Réunion, et pour toute ma famille, pour tous les gens qui m’ont supporté, c’était vraiment une grande satisfaction d’arriver à ce stade-là. »

Tu as été sélectionné plusieurs fois en équipe de France… Est-ce que le fait de ne pas avoir pu t’y imposer reste un grand regret pour toi ?

« J’ai vécu une belle expérience… C’est vrai que j’aurais voulu continuer cette expérience-là avec les Bleus, mais les gens qui dirigeaient l’équipe de France à cette époque-là m’ont mis un petit peu des bâtons dans les roues… Au jour d’aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi, car quand je suis arrivé à Newcastle, j’étais quand même meilleur passeur la première année, on a fait une très bonne saison où on termine quatrième du championnat… En équipe de France, on dit qu’il faut flamber dans son club pour être appelé en sélection, alors que dans mon cas j’ai été un peu oublié, mais je n’en veux à personne. Ca a été comme ça, mais c’est vrai que j’aurais aimé plus m’imposer en équipe de France. »

Si tu devais choisir le meilleur souvenir de ta carrière à ce jour, lequel serait-ce ?

« A l’heure actuelle, je peux dire que le souvenir vraiment magnifique, c’est d’avoir gagné la Coupe des Confédérations avec l’équipe de France (en 2001, ndlr). Ca a été le deuxième trophée de ma carrière donc ça a vraiment été quelque chose de bien pour moi ! Après, il y a plein de belles choses que j’ai vécu notamment avec le Paris Saint-Germain et avec Newcastle ! »

Et au contraire le pire souvenir ?

« Une situation difficile que j’ai pu rencontrer, c’était avec Luis Fernandez… Quand il est arrivé au PSG, il m’a mis à l’écart du groupe, alors que j’étais le meilleur du club à cette période de l’année ! Je n’ai pas du tout compris pourquoi, donc on s’est un peu chamaillé ! Mais il fallait que je m’accroche et je n’ai pas baissé les bras, même s’il m’avait écarté de l’équipe… Je m’entrainais tout seul, il fallait surpasser tout ça, donc je me suis battu pour regagner ma place, ce que j’ai fait. Finalement, c’était une mauvaise et une bonne expérience parce-que ça m’a apporté de l’équilibre : au lieu de « bouder », j’ai continué à travailler pour montrer qu’il faisait une erreur et qu’il pouvait compter sur moi ! »

Aujourd’hui, tu es à la recherche d’un club… Comment vis-tu cette situation ? On imagine que ça ne doit pas être évident de s’entraîner toujours avec la réserve du PSG ?

« Non, je ne suis pas vraiment à la recherche d’un club… L’année dernière, j’ai rompu mon contrat en Grèce parce-que dans des pays comme ça, c’est un peu spécial… Je suis rentré sur Paris parce-que il fallait un moment donné que je me base aussi par rapport à la famille, pour les enfants, les inscriptions d’école… Donc voilà, comme j’ai un appartement à Paris, c’était l’occasion de rentrer au bercail, et puis j’ai demandé gentiment au président et à Bertrand Reuzeau si je pouvais m’entraîner avec eux et ils m’ont dit « oui » de suite. Ca fait trois mois que je suis là et je prends du plaisir avec les jeunes ! C’est vrai que ces derniers temps, j’ai fait une interview dans le journal Le Parisien où j’ai dit « si ça plait au coach, moi je suis prêt à donner un coup de main », d’autant plus je viens tous les jours m’entraîner au Camp des Loges, et qu’avec les jeunes ça travaille très dur. Voilà, j’ai encore l’envie de jouer et c’est pour ça que je prends du plaisir à venir m’entraîner tous les jours ! »

Merci beaucoup Laurent d’avoir acceptĂ© cette interview !

La carrière de Laurent Robert en quelques lignes :

Formé et révélé à Montpellier, Laurent Robert évolue au poste d’attaquant ou de milieu offensif. Il dispute son premier match en division 1 en 1994.

En 1999, il signe au Paris Saint-Germain. Il y évolue durant deux saisons et se distingue en inscrivant 24 buts en championnat et 3 buts en Ligue des Champions sous le maillot parisien. Ses bonnes performances lui permettent d’être alors sélectionné en équipe de France : en 9 sélections, il a marqué un but et remporté la Coupe des Confédérations, en 2001.

Cette même année, Laurent Robert rejoint Newcastle. Il poursuit son ascension en terminant notamment meilleur passeur du championnat anglais, avec un total de 15 passes décisives. Ensuite, il jouera pour les clubs de Portsmouth (Angleterre), Benfica (Portugal), Levante (Espagne), Derby County (Espagne), Toronto (Canada) et Larissa (Grèce). Pour cause de salaire impayé, il résilie son contrat avec Larissa en juin 2009 et il s’entraine depuis l’été avec l’équipe réserve du PSG.

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