Vainqueur de l’Euro 2000 et de la Coupe des ConfĂ©dĂ©rations en 2001, Ulrich RamĂ© Ă©tait Ă©galement le gardien remplaçant de l’Ă©quipe de France lors de la Coupe du monde 2002. A l’Ă©tĂ© dernier, il a quittĂ© Bordeaux pour signer Ă Sedan. Son objectif est clair : la montĂ©e en Ligue 1 en fin de saison.
Ulrich, vous évoluez depuis l’été dernier au club du CS Sedan Ardennes. Quel regard portez-vous sur vos performances depuis le début de la saison, à la fois à titre individuel et collectif ?
Je suis plutôt satisfait de mes performances personnelles. Après quasiment une année d’inactivité du fait de mon poste de doublure à Bordeaux, j’avais hâte de renouer avec la compétition. Collectivement, c’est satisfaisant aussi. On est toujours dans le bon wagon. On a manqué jusqu’à présent de régularité, ce qui ne nous a pas permis d’accrocher le wagon des trois premiers. Il reste encore une douzaine de matchs et on peut toujours espérer !
Sedan est actuellement sixième de Ligue 2 et est donc encore en course pour la montée en Ligue 1. En tant que joueur le plus expérimenté de l’effectif, sentez-vous que vous avez un rôle particulier à jouer au sein du club pour atteindre cet objectif ?
Avant tout, on me demande d’être performant sur le terrain, donc j’essaie de l’être. Après, en tant que joueur le plus expérimenté, il s’agit d’essayer d’étoffer un peu le bagage de tout le monde au gré des situations et d’apporter ma pierre à l’édifice avec cette expérience. Ce n’est pas forcément évident de faire passer les messages qui débouchent avec une grande réactivité. Jusqu’à présent, ça dépend des matchs.
Qu’est-ce qui vous a poussé à signer à Sedan à l’été dernier ? Quel étaient vos défis et vos objectifs en arrivant au club ?
En tant que joueur, c’était de renouer avec la compétition et l’adrénaline. L’objectif était clair en début de saison : essayer d’accrocher l’une des trois premières places pour remonter en Ligue 1. Sportivement, c’était un challenge intéressant.
A titre plus personnel, il s’agissait aussi de découvrir autre chose après quatorze ans passés dans le même club. Même si le niveau sportif est inférieur, cela allait me permettre de découvrir autre chose qui pourrait me servir pour mon après-carrière.
Vous avez joué quatorze saisons au sein des Girondins de Bordeaux, où vous avez notamment remporté deux fois le Championnat de France et deux fois la Coupe de la Ligue. Quel est votre moment le plus marquant avec ce club ?
Le plus marquant, c’est tout simplement la longévité et le palmarès. Sinon, il y a plein de petites choses qui sont venus agrémenter le côté sportif au fil des saisons. En quatorze ans, j’ai connu douze années la Coupe d’Europe. Maintenant, il en reste l’expérience et les souvenirs !
En 2000, vous avez remporté l’Euro avec l’équipe de France dans le rôle de troisième gardien. Racontez-vous un peu comment vous avez vécu cette aventure victorieuse de l’intérieur ?
C’était un moment privilégié de participer à une compétition de l’intérieur en tant que joueur. C’est très enrichissant d’une, de voir évoluer ses coéquipiers, de deux, de s’entraîner avec, et de trois, de voir le niveau d’une compétition internationale, de voir les équipes adverses et d’appréhender un environnement qu’on ne connaît pas forcément quand on ne joue qu’en club. J’ai eu la chance de faire le Championnat d’Europe, la Coupe du monde en 2002 et la Coupe des Confédérations. C’est un enrichissement sur pas mal de points !
Vous faisiez également partie de la sélection lors de la Coupe du monde 2002, où la France a été éliminée dès le premier tour. Même si vous n’avez pas joué, cet échec a-t-il été particulièrement difficile à digérer ?
Oui. Ce n’était pas évident parce qu’on sortait d’un titre de champion d’Europe. C’était relativement compliqué aussi parce qu’il y avait eu un roulement à l’intérieur du groupe, un rajeunissement après l’épopée 1998-2000. Donc forcément, on était une équipe très attendue au niveau sportif et au niveau populaire. L’échec a donc du assimiler ces deux aspects. Mais avec le recul, c’est aussi enrichissant. Il faut toujours sortir quelque chose de positif pour progresser. Même si je n’ai pas joué, il y a des choses que j’ai apprises et que j’ai retenues !
En tout, vous comptez douze sélections en équipe de France et vous avez notamment remporté la Coupe des Confédérations en 2001 en tant que titulaire. Considérez-vous que ce titre a été un aboutissement ?
« Un aboutissement », non. Ça m’a donné l’opportunité de faire une compétition en tant que numéro 1, donc d’appréhender les matchs et d’être vraiment dans le vif du sujet au niveau compétition. Entre 2000 et 2002, ça m’a permis de passer de la troisième à la deuxième place dans la hiérarchie des gardiens.
Vous avez actuellement 39 ans. Avez-vous déjà décidé de la date de votre fin de carrière et de ce que vous souhaiteriez faire pour votre reconversion ?
Oui, j’ai des idées en tête pour après mon arrêt de carrière, que je n’ai pas encore déterminé. Je viens d’obtenir mon D.E.F. (diplôme d’entraîneur fédéral de football, ndlr). L’objectif est de continuer dans cette voie-là et de devenir entraîneur. On verra la suite des événements après la carrière !
Merci beaucoup Ulrich d’avoir rĂ©pondu Ă ces questions !
Remerciements aussi Ă Margaux Meurice pour sa collaboration.
La carrière d’Ulrich Ramé en quelques lignes :
Evoluant au poste de gardien de but, Ulrich Ramé est formé au club d’Angers, où il découvre notamment la première division en 1993. En 1997, il rejoint les Girondins de Bordeaux. D’abord remplaçant, il devient ensuite titulaire. Il remporte le titre de champion de France en 1999, année où il est désigné meilleur gardien de Ligue 1.
C’est en juin 1999 qu’il connaît sa première sélection en équipe de France, contre Andorre. Il remporte l’Euro 2000 avec la sélection en étant le troisième gardien. L’année suivante, il remporte avec la France la Coupe des Confédérations. Il est le gardien titulaire lors de cette compétition. Il est sélectionné pour la Coupe du monde 2002 en tant que deuxième gardien, mais la France est éliminée au premier tour.
En 2002, il reçoit de nouveau le trophée de meilleur gardien de Ligue 1. Il enrichit son palmarès avec Bordeaux en remportant la Coupe de la Ligue (titulaire lors de la finale en 2007 et remplaçant en 2009) ainsi que le Trophée des Champions (2008). Surtout, il devient de nouveau champion de France en 2009. Devenant ensuite gardien remplaçant, il quitte Bordeaux à l’été 2011, après quatorze saisons passées et plusieurs Ligues des Champions disputées. Il signe alors au CS Sedan Ardennes. A 39 ans, il en est l’actuel gardien titulaire et Sedan est encore en course pour monter en Ligue 1 à la fin de la saison.
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