Interview de Melanie Melfort

(athlétisme)

Actuelle dĂ©tentrice du record de France de saut en hauteur, Melanie Melfort a terminĂ© neuvième des Championnats du monde de Berlin l’annĂ©e dernière. Dans cette interview, elle revient sur sa participation aux Jeux Olympiques de PĂ©kin, Ă©voque ses bonnes places en Championnats du monde et nous livre ses prochains objectifs.

Melanie, après avoir concouru pour l’Allemagne, tu as décidé de porter les couleurs de la France à partir de 2004. Ce changement a-t-il été difficile à gérer au début, ou alors cela s’est fait naturellement ?

« C’est vrai que ce n’était pas évident parce que ce n’est pas du tout la même mentalité. L’Allemagne et la France, ce sont deux mentalités complètement différentes. J’ai toujours voulu venir en France, d’une parce que j’y ai une partie de ma famille et de deux parce que c’est un pays que j’adore. Au début, c’était un peu difficile d’être acceptée par les Français, alors que j’en suis une aussi (Melanie possède la double nationalité, ndlr) ! J’ai toujours été Française, mais certaines personnes avaient un peu de mal à comprendre, tout le monde pensait que j’avais été naturalisée… C’était un peu compliqué ! »

En 2007, pour ta première grande compétition, tu as terminé septième des Championnats du monde d’Osaka. Considères-tu que c’est le meilleur souvenir de ta carrière à ce jour ?

« Jusqu’à présent, oui. J’ai beaucoup aimé les Championnats du monde de Berlin l’année dernière aussi, où j’avais fait neuvième, mais c’est vrai que mon plus joli souvenir est le Japon. C’est un pays que j’ai beaucoup apprécié, les gens sont adorables et ça fait toujours du bien d’être dans un pays comme ça, où on est bien accueilli. »

En 2008, tu as participé aux Jeux Olympiques de Pékin. Cette compétition a-t-elle répondu à tes attentes ?

« Je dirais que Pékin, ça a été mon plus mauvais souvenir. Pas au niveau des Jeux Olympiques, parce que c’est vrai que c’était mes premiers JO et j’ai beaucoup aimé l’ambiance. La façon dont les Chinois ont organisé, c’était impressionnant et j’ai beaucoup aimé… C’était une bonne expérience !

Par contre, niveau performance, c’était très dur pour moi parce que c’était une année où j’étais blessée et j’avais à peine deux semaines pour me préparer. C’était presque infaisable. J’étais très mal dans ma tête parce que je savais que ça allait être très difficile pour moi. Je me suis quand même battue mais je n’ai bien sûr pas été finaliste, c’est normal. »

Tu es l’actuelle détentrice du record de France. Est-ce l’un de tes principaux objectifs pour la suite d’améliorer ce record, ou alors tu préfères te concentrer exclusivement sur le classement ?

« C’est clair que j’aimerais bien battre mon record et j’espère que c’est pour bientôt. Après, il faut être patient. Le sport, c’est la patience. Il faut travailler dur pendant plusieurs années et après, ça portera ses fruits. »

Depuis 2005, tu es entraînée par Jimmy Melfort, qui est également ton mari. N’est-ce-pas difficile à gérer d’avoir comme entraîneur son mari ?

« Non, on a toujours su faire la part des choses. Bien sûr, au début, c’était dur parce qu’on n’avait pas encore l’habitude, mais on sépare la vie privée avec le boulot. »

Arrives-tu Ă  vivre du saut en hauteur ?

« Franchement, non. Je ne vais pas te cacher que je travaille à côté. Je suis quand même contente d’avoir mon travail mais en même temps, c’est un cercle vicieux : c’est très dur pour les entraînements car je suis souvent très fatiguée. J’aurais préféré ne faire que du sport mais c’est vrai que c’est un peu risqué et je pense que maintenant, je n’ai peut-être plus forcément l’âge. Bon, je ne suis pas âgée, j’ai encore beaucoup d’années de carrière devant moi, mais je trouve que c’est un peu tard maintenant pour tout chambouler, pour laisser mon boulot et ne faire que des entraînements. »

Quels sont tes objectifs pour les Championnats d’Europe, qui se disputeront en juillet prochain à Barcelone ?

« C’est de me rapprocher le plus possible d’un podium et d’être dans les finalistes. »

Pour finir, as-tu déjà les yeux rivés sur les JO de Londres, en 2012 ?

« C’est clair que ça fait partie de la préparation. On se prépare pendant trois/quatre ans à fond, et bien sûr que c’est mon objectif et que je veux bien le faire. On ne peut pas dire que j’ai gardé un mauvais souvenir de Pékin, mais j’aimerais bien quand même que pour Londres, ce soit autrement, que je sois en bonne santé. »

Merci beaucoup Melanie pour ta disponibilitĂ© et bonne chance pour les Championnats d’Europe !

La carrière de Melanie Melfort en quelques lignes :

Spécialiste de saut en hauteur, Melanie Melfort (née Melanie Skotnik) débute sa carrière sous les couleurs allemandes, et remporte notamment le titre de Championne d’Allemagne en 2003. L’année suivante, elle décide de concourir pour la France.

En 2007, elle termine 7e des Championnats du monde, disputĂ©s au Japon, et 6e des Championnats d’Europe en salle. Cette mĂŞme annĂ©e, elle bat le record de France en salle (1 m 97) et Ă©gale le record de France en plein air de Maryse EwanjĂ©-EpĂ©e (1 m 96). Un an plus tard, elle participe aux Jeux Olympiques de PĂ©kin. Mais perturbĂ©e dans sa prĂ©paration par des blessures, elle doit se contenter de la 16e place. En 2009, lors des Championnats du monde de Berlin, elle termine 9e.

Aujourd’hui âgée de 27 ans, Melanie Melfort possède plusieurs titres de Championne de France de saut en hauteur et participera fin juillet aux Championnats d’Europe.

Laisser un commentaire

COMMENTAIRE