Interview d’Isabelle Delobel

(patinage artistique)

Suite de notre sĂ©rie consacrĂ©e aux athlètes ayant participĂ© aux Jeux Olympiques de Vancouver 2010 avec l’interview d’Isabelle Delobel. Championne du monde 2008 avec Olivier Schoenfelder, elle s’est classĂ©e sixième Ă  Vancouver quatre mois après avoir donnĂ© naissance Ă  son enfant.

Isabelle, vous avez participĂ© Ă  vos premiers Jeux Olympiques Ă  Salt Lake City en 2002, terminant Ă  la 16e place. Quels souvenirs gardez-vous de ces premiers Jeux Olympiques ?

A Salt Lake City, nous avons participé à la cérémonie d’ouverture. C’était magique et magnifique, mais également très bizarre car il y avait des snipers juchés partout suite aux événements du 11 septembre 2001. Aux Etats-Unis, l’organisation était gigantesque. A l’époque, nous habitions à East Hampton, dans l’état du Connecticut, pour l’entraînement. Nous nous entraînions avec Tatiana Tarassova (entraîneuse russe ayant entraîné de nombreux champions Olympiques, ndlr).

Lors des Jeux Olympiques de Turin 2006, vous avez terminĂ© quatrième. Cela a-t-il Ă©tĂ© difficile de se remettre de la dĂ©ception d’être passĂ©e près du podium ?

La quatrième place aux Jeux Olympiques de Turin 2006 a Ă©tĂ© très difficile. On est passĂ©s si près du podium ! Nous n’avons pas fait la cĂ©rĂ©monie Ă  Turin, mais j’ai profitĂ© d’aller sur les diffĂ©rents sites.

« Le plus grand moment pour moi a été le titre de champions d’Europe en 2007 »

Vous ĂŞtes devenue championne du monde de danse sur glace en 2008. On imagine que cela a Ă©tĂ© un grand moment partagĂ© avec votre partenaire Olivier Schoenfelder, avec qui vous patiniez depuis très longtemps ?

Le plus grand moment pour moi a Ă©tĂ© le titre de champions d’Europe en 2007 Ă  Varsovie. C’était un moment de première  rĂ©alisation personnelle et un moment qui nous donnĂ© la confiance nĂ©cessaire pour aller glaner l’or l’annĂ©e d’après. C’étaient des moments incroyables.

Vous avez participĂ© aux Jeux Olympiques de Vancouver en 2010, quatre mois après avoir donnĂ© naissance Ă  un petit garçon. Lorsque vous ĂŞtes tombĂ©e enceinte, avez-vous dès le dĂ©but envisagĂ© de participer aux JO ou bien le choix s’est plus tard ?

Avant Vancouver, il faut savoir que nous Ă©tions leader de la Coupe du monde en 2008 et que je me suis ensuite blessĂ©e lors du gala de clĂ´ture de la finale ISU, que nous avons gagnĂ©e (en dĂ©cembre 2008, ndlr). Mon Ă©paule droite devait subir une opĂ©ration de 4 heures avec une rĂ©Ă©ducation prĂ©vue entre 6 et 9 mois. A partir de lĂ , la donne Ă©tait diffĂ©rente… La rĂ©flexion aussi. Le choix de participer aux JO est arrivĂ© plus tard.

Racontez-nous ces quatre mois entre la naissance de votre enfant et la participation aux Jeux Olympiques de Vancouver. On imagine que cela a dĂ» ĂŞtre dur de reprendre ?

C’était une période de préparation intense et des moments difficiles.

« C’était un beau moment sportif mais c’était également difficile car j’étais loin de mon mari et de mon bébé »

Vous avez terminĂ© sixième de ces JO de Vancouver. Avec le recul, quel sentiment domine : la fiertĂ© d’avoir Ă©tĂ© bien placĂ©e si peu de temps après votre accouchement ou bien la dĂ©ception de ne pas ĂŞtre montĂ©e sur le podium ?

Je n’ai jamais rien  regrettĂ© et j’ai fait mon maximum. C’était un beau moment sportif mais c’était Ă©galement difficile car j’étais loin de mon mari et de mon bĂ©bĂ©.

Vous avez participĂ© aux Jeux Olympiques de Salt Lake City 2002, Turin 2006 et Vancouver 2010. Quelle est l’édition qui vous a le plus marquĂ©e ?

C’est les Jeux Olympiques de Turin. J’ai pu en profiter et aller sur les diffĂ©rents sites  auprès des autres amis sportifs rencontrĂ©s pendant les stages de prĂ©paration Olympique. C’était un très bon moment, malgrĂ© la dĂ©ception. Et cela reste une belle compĂ©tition quand mĂŞme !

Que devenez-vous et quelles ont Ă©tĂ© les principales lignes de votre reconversion depuis l’arrĂŞt de votre carrière en 2010 ?

En septembre 2012, j’ai repris des Ă©tudes de Nutritionniste Ă  Annecy. J’ai eu mon BTS DiĂ©tĂ©tique avec une belle mention. Aujourd’hui, j’ai arrĂŞtĂ© cette activitĂ© qui me plaisait Ă©normĂ©ment pour aider un club de patinage Ă  Saint-Gervais. DĂ©sormais, je suis entraineur et c’est un mĂ©tier oĂą je veille au respect des valeurs du sport. Je retournerai peut-ĂŞtre un jour dans le soin, sans doute hospitalier, dans les secteurs de la diabĂ©tologie, la dialyse ou la nĂ©onatalogie. Ce sont des secteurs techniques mais indispensables en tant que diĂ©tĂ©ticienne nutritionniste.

Merci beaucoup Isabelle d’avoir pris le temps de rĂ©pondre Ă  ces questions !

La carrière d’Isabelle Delobel en quelques lignes :

Evoluant en danse sur glace avec Olivier Schoenfelder, Isabelle Delobel participe à ses premiers Championnats du monde en 1998 (18e place). Lors des Jeux Olympiques de Salt Lake City 2002, ils terminent 16e. Ils progressent ensuite aux Championnats du monde (6e en 2004, 4e en 2005) et aux Championnats d’Europe (4e en 2004 et médaillés de bronze en 2005).

Aux Jeux Olympiques de Turin 2006, ils terminent 4e. Cette même année, ils sont 4e des Championnats d’Europe et 5e des Championnats du monde. En 2007, ils deviennent champions d’Europe et sont 4e des Championnats du monde. En 2008, ils décrochent le titre de champions du monde et l’argent des Championnats d’Europe.

Quatre mois après avoir donné naissance à un enfant, Isabelle Delobel participe aux Jeux Olympiques de Vancouver 2010 et prend la 6e place avec Olivier Schoenfelder. Le couple met ensuite un terme à sa carrière. Aujourd’hui, Isabelle Delobel est entraineur à Saint-Gervais.

drapeau olympique Participations aux Jeux Olympiques de Salt Lake City 2002, Turin 2006 et Vancouver 2010

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