Interview de Taïna Barioz

(ski alpin)

Lors des Championnats du monde de cette année, Taïna Barioz a remporté la médaille d’or par équipe et a terminé dixième du slalom géant. A 22 ans, elle compte également un podium de Coupe du monde et une neuvième place aux Jeux Olympiques de Vancouver.

Taïna, tu as remporté en février le titre de championne du monde lors de l’épreuve par équipe. Quelle importance accordes-tu à cette médaille remportée avec l’équipe de France ? Est-ce une grande satisfaction ou simplement du bonus sur un objectif secondaire ?

Au début, cette épreuve n’était pour moi qu’un moyen de m’amuser et de prendre du plaisir à skier à plusieurs. Mais finalement, j’ai ressenti une forte émotion quand nous avons gagné, comme pour un succès individuel. Et au final, c’était une immense satisfaction de pouvoir se dire qu’on était devenu la meilleure équipe au monde. Dans notre sport, nous n’avons pas l’habitude de partager, et j’ai apprécié de ne pas être seule et de pouvoir vivre un tel moment en compagnie d’autres athlètes qui sont aussi des amis.

Mis à part ce titre, quel est ton sentiment sur ta saison, marquée notamment par ta sixième place lors de la Coupe du monde de Saint-Moritz et ta dixième place lors des Championnats du monde en slalom géant ?

C’était une saison un peu mitigée. Assez loin des objectifs fixés, j’ai néanmoins des courses ou des manches qui me prouvent encore que je suis capable de skier vite et bien. J’ai manqué de justesse par moments et j’ai aussi été ennuyée avec des petites blessures. Même si ça n’a pas toujours été évident pour moi cet hiver, j’ai beaucoup appris et je vais pouvoir avancer et construire pour les saisons à venir.

En 2009, tu as participé à ta première grande compétition lors des Championnats du monde de Val d’Isère. Le fait de disputer cette compétition en France a-t-il agi positivement sur toi ou t’a plutôt amené du stress supplémentaire ?

Ces Championnats du monde étaient pour moi les premiers auxquels je participais et j’avais beaucoup d’envie. J’étais aussi insouciante, étant donné que je ne savais pas ce que c’était. Et ça c’est donc plutôt bien passé. J’ai eu le sentiment d’être soutenue par tout le public. J’ai trouvé l’ambiance géniale, c’est un très bon souvenir !

En décembre 2009, tu as obtenu ton premier podium en Coupe du monde, à Lienz (Autriche). Raconte-nous comment tu as vécu cette course sur le moment ?

J’étais dans une très bonne journée ! Dès l’échauffement, j’avais les bonnes sensations. J’étais stressée au départ comme souvent mais c’était un stress positif, celui qui fait aller vite. J’ai réussi à me libérer totalement et j’ai pris beaucoup de plaisir !

Lors des Jeux Olympiques de Vancouver l’année dernière, tu as signé le deuxième temps de la première manche avant que la seconde manche ne soit exceptionnellement décalée au lendemain. Comment as-tu géré cette attente inhabituelle avec le rôle de médaillée potentielle ?

On m’a beaucoup posé cette question. Il ne s’est rien passé de particulier. J’ai fait les mêmes choses que la veille de la première manche. J’ai effectué une petite séance de sport pour garder ma fraicheur et mon explosivité, puis j’ai pris du temps pour me reposer. Je suis aussi allée jouer à Guitar Hero dans la salle de jeux avec les filles du groupe. Tout s’est passé normalement, j’ai fait une bonne nuit et le lendemain, j’étais prête à courir comme si c’était une nouvelle course.

Qu’est-ce-qui t’as le plus marquée lors de ces Jeux Olympiques de Vancouver ?

Je crois que c’est l’ambiance. Lorsqu’on est dans le village olympique, c’est comme être dans un autre monde. Tout était grand, la salle de musculation était magnifique, il y avait des petites navettes pour nous emmener où on voulait, et pour rentrer dans le village, on devait soumettre nos affaire ou notre moyen de transport à des tests…. Et puis le fait de pouvoir côtoyer d’autres athlètes qui pratiquent d’autres sports et qui ne sont pas forcément français était génial. Tout le monde est là pour la médaille et on sent de la motivation et de l’envie de partout et chez tout le monde.

Depuis quelques temps, tu disputes des épreuves de Coupe du monde en slalom en plus de ta spécialité, le slalom géant. Qu’est-ce-qui t’as motivée à concourir dans cette nouvelle épreuve ?

J’ai toujours aimé le slalom mais j’ai plus rapidement percé en géant. Pour moi, c’est important de ne pas avoir qu’une seule discipline et de pouvoir jouer sur des tableaux différents. J’ai l’intention de continuer mes efforts dans cette discipline pour arriver au même point qu’en géant, voire mieux encore !

Pour finir, quels sont tes objectifs pour la saison prochaine ?

Pour la saison prochaine, je veux pouvoir revenir jouer devant en géant et gagner en régularité. Il est important pour moi de faire partie à nouveau du top 15 mondial. En slalom, je souhaite continuer à progresser et toujours gagner des places de course en course, et ainsi intégrer le top 30.

Merci beaucoup Taïna ! Bonne chance pour la suite !

La carrière de Taïna Barioz en quelques lignes :

Spécialiste du slalom géant mais également du slalom, Taïna Barioz dispute sa première épreuve de Coupe du monde en 2006. En 2009, elle termine 11e du slalom géant lors des Championnats du monde de Val d’Isère.

Elle obtient son premier podium de Coupe du monde en décembre 2009, avec une 3e place à Lienz (Autriche). En février 2010, elle participe aux Jeux Olympiques de Vancouver. Après avoir terminé 2e de la première manche du slalom géant, elle prend la 9e place finale.

En février dernier, elle devient championne du monde de l’épreuve par équipe à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne). Elle termine 10e du slalom géant de ces Championnats du monde. Aujourd’hui âgée de 22 ans, Taïna Barioz a terminé 19e du classement de la Coupe du monde de géant cette saison.

Pour en savoir plus sur Taïna, visitez son site officiel : tainabarioz.com

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