Interview de Benoît Valentin

(ski freestyle)

BenoĂ®t Valentin fait partie des meilleurs mondiaux en ski halfpipe. Après une dixième place en finale des Jeux Olympiques de Sotchi en 2014, il peut espĂ©rer un podium l’annĂ©e prochaine. Il vient en effet de terminer troisième de la Coupe du monde de Pyeongchang, en CorĂ©e du Sud, pour l’Ă©preuve prĂ©-Olympique. Nous l’avons rencontrĂ©.

Benoît, tu as participé aux Jeux Olympiques de Sotchi en 2014, terminant dixième de la finale. Pour ta première participation aux Jeux Olympiques, étais-tu satisfait de cette performance ?

J’étais satisfait d’arriver en finale, surtout que je me suis qualifié en étant troisième des qualifications. Mais il y avait mieux à faire en finale, où je ne termine que dixième. Je ne me satisfais pas de ça. Je voulais une médaille et j’étais déçu de ne pas l’avoir, mais c’est comme ça. C’est la compétition !

Lors de ces Jeux Olympiques, tu avais terminé troisième des qualifications. Raconte-nous un peu la période entre la fin des qualifications et le début de la finale : on imagine que cela a été une situation spéciale à gérer ?

Pour moi, cette période est plus facile à gérer qu’avant les qualifications. Je suis quelqu’un de très stressé avant les qualifications parce que c’est dur de rentrer dans les dix, surtout vu le niveau actuel. Dès les qualifications, il faut bien skier et ne pas faire d’erreur : on n’a que deux chances, alors qu’on en a trois en finale. Une fois que le cut des dix est passé, on ne réfléchit plus et on fait ce qu’on doit faire à 100%. Les qualifications peuvent être de la tactique, c’est un peu compliqué et ça met un peu de pression. Mais en finale, on ne réfléchit plus : on est juste impatient d’y aller !

De façon plus globale, qu’est-ce-qui t’a le plus marqué lors de ces Jeux Olympiques de Sotchi ?

La sécurité ! Avoir des contrôles partout, avec des gens portant des fusils… Même sur les pistes, il y avait des checkpoints pour vérifier nos accréditations. Je pense que c’est ce qui m’a le plus marqué !

Il s’agissait en 2014 de la première apparition du ski halfpipe aux Jeux Olympiques. Sens-tu que cette apparition au programme Olympique a changé quelque chose dans ta discipline ?

Je ne pense pas que ça ait vraiment changĂ© grand chose. Ça a peut-ĂŞtre ajoutĂ© un peu de professionnalisme. Ça nous a aussi ajoutĂ© des compĂ©titions, avec notamment le circuit de la Coupe du monde. Mais ça a surtout amenĂ© d’autres nations Ă  venir courir sur les Coupes du monde. Ils ne sont pas encore au niveau, mais on voit des Chinois, des Russes, des CorĂ©ens… On ne les voyait pas avant ! Il faut reconnaĂ®tre que le freeride halfpipe est un peu une compĂ©tition France/Canada/Etats-Unis. J’espère que d’autres pays arriveront un jour au top niveau et que la compĂ©tition sera plus complète !

Lors de la saison 2010-2011, tu as remporté le classement général du halfpipe. Est-ce la plus grande fierté de ta carrière à ce jour ?

Ce n’est peut-être pas la plus grande fierté, mais c’est mon plus beau souvenir.

Arrives-tu à vivre du ski halfpipe ?

Oui, je vis de ma discipline. On fait partie des rares chanceux qui arrivent à vivre du ski. C’est un entraînement toute l’année. Je n’aurais de toute façon pas le temps de travailler. J’arriverais à vivre juste grâce aux sponsors. Après, plus on a de primes de compétitions et plus on gagne de l’argent. On n’est pas des tennismen ou des footballeurs, mais on est mieux que d’autres sports. Je trouve qu’on n’est pas à plaindre ! Je suis chanceux de vivre de ma passion.

Dans le ski half pipe, il y a deux compétitions très importantes : les Jeux Olympiques et les X Games d’Aspen. Quelle est la compétition qui te fait le plus rêver ?

Les JO ! Je suis quelqu’un qui aime beaucoup la FIS, l’organisation qui gère la Coupe du monde, les Championnats du monde et les JO. J’adore les X Games, mais à choisir où gagner une médaille, je préfèrerais la gagner aux JO !

Quels sont tes objectifs pour cette fin de saison, et pour l’année prochaine ? Tu penses aux Jeux Olympiques de Pyeongchang tous les jours ?

Je ne pense pas du tout aux JO de Pyeongchang tous les jours (rires) ! J’y penserai bien assez quand il sera temps d’y penser ! Ce qui est dans ma tête actuellement, c’est la finale de Coupe du monde à Tignes, dans deux semaines. Les Américains nous ont pris des points à la Coupe du monde de Pyeongchang, donc l’objectif est d’aller gagner à Tignes. Après, l’objectif sera d’être champion du monde. Il y a les Championnats du monde dans un mois. Mon objectif cette saison est de gagner et je n’ai toujours pas gagné. Je serai frustré tant que je n’aurais pas gagné de compétition !

Merci beaucoup BenoĂ®t d’avoir rĂ©pondu Ă  ces questions et bonne fin de saison !

Crédits photos : Samy Chardon

La carrière de Benoît Valentin en quelques lignes :

Benoît Valentin dispute sa première épreuve de Coupe du monde en janvier 2008. Il décroche son premier podium de Coupe du monde en 2011, à Kreischberg. Cette année-là, il remporte le classement général du half-pipe et termine 8e des Championnats du monde.

En 2014, il participe aux Jeux Olympiques de Sotchi, qui marquent la première apparition du ski half-pipe aux JO. Il se classe troisième des qualifications puis prend la 10e place de la finale.

En janvier 2016, il remporte la médaille de bronze des X Games d’Aspen. Aujourd’hui âgé de 24 ans, Benoît Valentin compte actuellement dix podiums en Coupe du monde, dont deux cette saison.

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