Interview de Gabriella Papadakis

(patinage artistique)

Pour fĂŞter les 10 ans du site interviewsport.fr, nous vous proposons les interviews du couple multi-mĂ©daillĂ© Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron. Pour dĂ©buter, c’est Gabriella Papadakis qui rĂ©pond Ă  nos questions. Elle revient pour nous sur les Jeux Olympiques de Pyeongchang, oĂą elle a remportĂ© la mĂ©daille d’argent et Ă©tait porte-drapeau de la dĂ©lĂ©gation française pour la cĂ©rĂ©monie de clĂ´ture.

Gabriella, vous avez cette année remporté les titres de champions du monde et de champions d’Europe et battu le record du monde avec votre partenaire Guillaume Cizeron. Êtes-vous complètement satisfaite de votre saison ?

On peut toujours faire mieux ! Mais je ne pense plus vraiment à la saison dernière. On pense déjà à la saison prochaine. On est très contents de ce qu’on a fait. C’était amplement suffisant !

Depuis 2015, vous avez remporté cinq titres de champions d’Europe et quatre titres de champions du monde. Le fait que votre couple soit le grand favori de chaque compétition est-il difficile à gérer ?

Oui. Mais je ne sais pas si c’est plus difficile à gérer qu’une autre position. Toutes les positions sont difficiles à gérer pour des raisons différentes. C’est sûr que le fait d’être favoris a créé des grosses attentes par rapport à nous, mais ce sont des attentes mêlées avec beaucoup de support. Arriver en tant que favoris à chaque compétition est quelque chose dont on est fiers. A chaque fois qu’on ressent cette pression, on sait que c’est quelque chose de très positif.

Vous avez connu une ascension fulgurante : en 2014, vous n’étiez pas qualifiés aux Jeux Olympiques des Sotchi, et dès 2015 vous remportiez vos premiers titres de champions du monde et de champions d’Europe. Se retrouver au sommet si rapidement et si jeune a dû être spécial à vivre ?

C’était spécial, mais c’était tellement génial ! Beaucoup de succès sont arrivés d’un coup et en effet, on n’avait pas toute l’expérience que d’autres couples peuvent avoir en arrivant à ce niveau-là. Je pense que ça a aussi fait qu’on a gardé une certaine naïveté et jeunesse, ce qui a fait beaucoup partie de notre personnalité sur la glace.

Lors des Jeux Olympiques de Pyeongchang en 2018, votre programme court a été marqué par l’incident de votre robe, qui s’est détachée. Après ce coup du sort, comment avez-vous réussi à vous remobiliser pour le programme libre du lendemain, au court duquel vous avez réussi un très bon score ?

En fait, on n’avait pas vraiment le choix. Tu ne peux pas arriver à la compétition et penser à ce qui s’est passé la veille. Cela donne presque de la force de devoir surmonter ça. C’est plus nécessaire de passer à autre chose quand tu as fait une mauvaise performance que quand tu en as fait une bonne. Parfois, quand tu as fait une bonne performance, tu restes content et tu oublies de passer à autre chose le lendemain. Alors que quand tu en as fait une mauvaise, tu n’as pas le choix. Après, je pense que l’expérience a dû aussi jouer.

Avec le recul, êtes-vous quand même satisfaite de cette médaille d’argent obtenue aux Jeux Olympiques de Pyeongchang, ou bien la déception domine toujours ?

On est déçus ! Clairement ! (sourires) On n’est pas déçus de l’expérience, car je pense que c’est une expérience qui nous a beaucoup appris. Mais il faut aussi admettre que c’était une déception et que ce n’était pas la compétition qu’on voulait faire. Ça arrive, ça fait partie du chemin. On a appris énormément de choses grâce à ça, qui nous ont rendus plus forts et qui nous rendront plus forts dans le futur. La compétition en soi reste une déception, mais pas l’expérience.

Vous avez été désignée porte-drapeau de la délégation française pour la cérémonie de clôture de ces Jeux Olympiques de Pyeongchang. Comment avez-vous réagi ?

C’était génial ! Il y avait quand même une partie de moi qui se demandait pourquoi j’avais été choisie porte-drapeau parmi tous les autres athlètes. C’était extrêmement fort. Je ne m’y attendais pas du tout. Je ne pensais pas que ça m’arriverait aussi jeune dans ma carrière. C’était trop bien !

Racontez-nous un peu comment vous avez vécu ce moment en tant que porte-drapeau ?

C’était un moment spécial. La cérémonie était juste quelques jours après la compétition, où il avait eu tellement d’émotions ! Il restait toutes ces émotions, que l’on n’avait pas vraiment eu le temps de digérer. Cela était mélangé avec une énorme fatigue parce qu’on ne dormait pas beaucoup la nuit. On avait des entraînements le matin, des medias toute la journée… On était crevés !

La journée où j’étais porte-drapeau, je me souviens m’être levée très tôt, après une ou deux heures de sommeil. Il y avait le gala le matin. J’ai dormi sur la route pour aller au Village olympique et quand on est arrivés, je n’arrivais plus à me réveiller. Il y avait un événement avec l’équipe de France et j’étais complètement déphasée. Je ne me souviens même plus bien de l’ordre des événements ! Il y avait tout ce mélange avec cette euphorie… On planait clairement ! (rires)

Pouvez-vous nous expliquer comment se prépare une saison de patinage artistique ?

La musique se choisit généralement au début de l’été. Parfois, c’est assez évident, et parfois, c’est très difficile. On a actuellement déjà une bonne idée de ce qu’on va faire donc c’est bien. Ça a été assez rapide cette année. On va commencer à faire les chorégraphies. Généralement, on commence par l’un des programmes. Une fois qu’on a fait une grosse tranche de ce programme-là, on passe à l’autre. Ensuite, on travaille les deux tous les jours, jusqu’à la première compétition !

Merci beaucoup Gabriella pour votre gentillesse et votre disponibilité !

La carrière de Gabriella Papadakis en quelques lignes :

Evoluant en danse sur glace, Gabriella Papadakis et son partenaire Guillaume Cizeron participent à leurs premières grandes compétitions en 2014, terminant à la 13e place du Championnat du monde et à la 15e place du championnat d’Europe.

Dès 2015, ils se révèlent au plus haut niveau en devenant à la fois champions du monde et d’Europe. Ils réitèrent la même performance en 2016 avec deux médailles d’or. En 2017, ils décrochent un nouveau titre de champions d’Europe mais doivent se contenter de l’argent aux Championnats du monde. En 2018, ils remportent les titres de champion du monde et d’Europe, et obtiennent la médaille d’argent des Jeux Olympiques de Pyeongchang. Gabriella est désignée porte-drapeau de la délégation française pour la cérémonie de clôture de ces Jeux Olympiques.

En 2019, ils sont de nouveaux champions du monde et champions d’Europe. Ils signent également un nouveau record du monde. Aujourd’hui âgée de 24 ans, Gabriella Papadakis compte aussi 5 titres de champion de France avec Guillaume Cizeron, avec qui elle patine depuis son enfance.

drapeau olympique Participation aux Jeux Olympiques de Pyeongchang 2018

medaille MĂ©daillĂ©e d’argent aux Jeux Olympiques de Pyeongchang 2018 (danse sur glace)

Cliquez ici pour lire l’interview du partenaire de Gabriella : Guillaume Cizeron.

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