Interview d’Anne-Sophie Barthet

(ski alpin)

Anne-Sophie Barthet a dĂ©jĂ  participĂ© Ă  trois Ă©ditions des Jeux Olympiques : Ă  Turin en 2006, Ă  Vancouver en 2010 et Ă  Sotchi en 2014. A 29 ans, elle vise une nouvelle participation l’annĂ©e prochaine Ă  Pyeongchang et espère y briller en super-combinĂ©. Elle revient pour nous sur les grands moments de sa carrière et notamment son podium en Coupe du monde l’annĂ©e dernière.

Anne-Sophie, tu as participé aux Jeux Olympiques de Turin en 2006, à l’âge de 17 ans seulement. On imagine que cela reste un grand souvenir pour toi d’avoir participé à cette grande compétition aussi jeune ?

C’est un grand souvenir, mais pas forcément un bon souvenir. C’est un peu paradoxal. A cette époque, j’avais un égo assez fort et pour moi c’était inutile d’aller aux Jeux Olympiques sans viser de médaille. J’avais donc demandé à ne pas y aller. Mais j’étais dans la sélection et on m’a dit d’aller aux Jeux Olympiques. L’ambiance à cette époque n’était pas très bonne dans les groupes technique et vitesse dames. Mon but était d’aller très vite et de prendre du plaisir, mais je n’en prenais pas forcément. Ça reste un grand souvenir, avec du positif et du négatif.

Tu as déjà participé à trois Jeux Olympiques : Turin en 2006, Vancouver en 2010 et Sotchi en 2014. Quelle est l’édition qui t’a le plus marquée ?

Elles m’ont toutes marquées dans un sens. A Turin, j’étais qualifiée aux Jeux Olympiques et je fêtais mes 18 ans là-bas. A Vancouver, on n’a pas vraiment vécu les Jeux car on s’est entraîné en dehors de l’enceinte Olympique, on est arrivé pour les épreuves et on est reparti juste après. On a quand même participé à la cérémonie de clôture. Par contre, c’était assez intimiste avec des petits chalets. Et je me souviens que temps était vraiment mauvais ! A Sotchi, c’était l’inverse. Ce n’était pas le confort idéal côté installations, mais du coup ça a mis une certaine promiscuité entre tous les membres de l’équipe de France. C’était agréable et il y avait vraiment un esprit Olympique ! Mais il y a aussi eu un temps pourri !

Tu as obtenu tes meilleurs résultats aux Jeux Olympiques lors de ta troisième participation, en 2014 à Sotchi. Considères-tu que l’expérience de tes deux premiers JO t’ait aidée ?

Lors de ma deuxième participation, je revenais de blessure et c’était la première année où je parvenais à refaire des résultats. Mais c’était très irrégulier. A Sotchi, c’était une déception parce que j’arrivais avec de biens meilleures armes face à la concurrence. C’était donc normal que le résultat soit meilleur, mais ça reste ma plus grosse déception en termes de résultats. J’espère que l’an prochain, j’arriverai à la fois avec des bonnes dispositions et avec des bons résultats.

Au cours de ta carrière, tu as notamment connu deux chutes et importantes blessures : en 2007 au genou et en 2013 au bras. Cela a-t-il été difficile de revenir ?

Pour le genou, c’était assez difficile parce que c’était une luxation. Tous les jours, je me rappelle que je me suis bien fait mal ! Par contre, pour le bras, ça allait. C’était juste frustrant parce que j’avais fait une très bonne course et que ça s’est passé sur la ligne d’arrivée. Ce sont plus toutes les petites blessures qui m’ont minée !

En février 2016, tu as signé ton premier podium en Coupe du monde sur l’épreuve du super-combiné. Etait-ce pour toi un aboutissement ?

C’était un véritable aboutissement dans le sens où ça récompensait enfin les efforts faits tout au long de ma carrière. Ca récompensait aussi le staff qui est toujours derrière moi. C’était aussi une ouverture parce que ça veut dire que je suis capable de réaliser des podiums. C’est un peu plus difficile d’en parler cette année parce que je n’ai pas réussi à confirmer. Mais ça a rendu le podium accessible à mes yeux et j’ai pu par exemple m’élancer aux Championnats du monde de Saint-Moritz cette année en ayant de réelles croyances de pouvoir gagner une médaille, ce qui est un grand changement par rapport à avant.

En plus de ce podium, cette saison 2015-2016 a marqué de beaux résultats pour toi avec notamment cinq top 10. Qu’est-ce-qui a joué selon toi dans cette progression ?

On a eu une autre façon de s’entraîner par rapport aux années précédentes. Mais c’est quelque chose que j’ai remis en place cette année et qui ne marche pas forcément. Je pense que c’était plus dans l’état d’esprit. J’avais réussi à retrouver une stabilité dans l’entraînement, qui m’avait permis de retrouver un peu d’insouciance. Cette année, j’ai eu la stabilité de l’entraînement mais beaucoup moins l’insouciance parce que j’ai eu quelques petits problèmes à côté du ski.

Quels sont tes prochains objectifs ? On imagine que tu vises les Jeux Olympiques de Pyeongchang l’année prochaine ?

La saison est finie. L’objectif est de très vite réussir à couper. Je souhaite une belle coupure, pour pouvoir libérer des toxines à la fois dans la tête et dans les muscles et sortir de ce cercle vicieux. Ensuite, il s’agira de revenir avec le couteau entre les dents dès les premiers stages pour aborder l’année prochaine sereinement et viser une médaille en combiné aux Jeux !

Merci beaucoup Anne-Sophie et bonne chance pour la suite de ta carrière !

La carrière d’Anne-Sophie Barthet en quelques lignes :

Anne-Sophie Barthet participe à sa première épreuve de Coupe du monde en octobre 2005. En février 2006, à 17 ans, elle est sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Turin et prend part au combiné (abandon) et au slalom (34e). L’année suivante, elle est victime d’une importante blessure au genou.

Elle signe son premier top 10 en Coupe du monde en novembre 2009 avec la 6e place du slalom d’Aspen. En février 2010, elle termine 26e du slalom des Jeux Olympiques de Vancouver. Lors des Jeux Olympiques de Sotchi en 2014, elle est 14e du slalom géant et 18e du slalom.

En 2016, elle obtient son premier podium en Coupe du monde avec la 3e place du combiné de Soldeu. Au classement général de la Coupe du monde, elle finit la saison 2015-2016 à la 5e place du combiné et à la 15e place du slalom. En février 2017, elle termine 12e du super combiné des Championnats du monde de Saint-Moritz. Aujourd’hui âgée de 29 ans, Anne-Sophie Barthet vise une quatrième participation aux Jeux Olympiques à Pyeongchang en 2018.

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