Il y a deux ans, SĂ©bastien Lepape participait Ă ses premiers Jeux Olympiques Ă Sotchi, remportant notamment la finale B du 1500 m. Cette annĂ©e, il a continuĂ© sa progression avec un podium de Coupe du monde. Nous l’avons rencontrĂ© Ă l’issue des Championnats du monde.
Sébastien, tu viens de disputer les Championnats du monde à Séoul, où tu as notamment atteint les demi-finales du 1000 m. Es-tu satisfait de tes performances lors de ces Mondiaux ?
Oui. Je pense que je n’ai pas grand-chose à regretter sur ces Championnats du monde. J’ai fait de bonnes courses. Le résultat final reste très positif pour moi, vu mon niveau actuel. Je savais bien que je ne venais pas ici pour chercher des médailles. Cela aurait été un peu trop ambitieux. Je reste de façon générale satisfait de mon weekend !
Cette année, tu as été troisième du 500 m lors de l’épreuve de Coupe du monde de Toronto. Ce podium peut-il être un déclic pour ta carrière ?
C’est vrai que j’ai franchi un palier en Coupe du monde cette année. J’ai vraiment progressé et je pense que je n’ai jamais été aussi fort. J’avais été plutôt bon l’année des Jeux mais depuis j’étais redescendu un peu. Cette année, ça va bien. Je ne sais pas si c’était un déclic, mais en tout cas je fais des courses d’un niveau plus élevé. Ça m’a conforté sur le fait qu’il y ait des choses positives !
Tu as participé aux Jeux Olympiques de Sotchi en 2014, où tu as notamment participé à la finale B du 1500 m. On imagine que tu en gardes un très bon souvenir ?
Oui. J’ai atteint les quarts-de-finale du 1000 m et j’ai gagné la finale B du 1500 m. Ça a été une expérience magique ! C’était mes premiers Jeux. Comme cela a été décrit dans les médias, les Jeux de Sotchi étaient démesurés. Tout était neuf. C’était vraiment « un truc de malade » ! J’en garde de très bons souvenirs, à la fois sur les plans Olympique et sportif. J’étais bon cette année-là , même si j’ai eu une fin d’Olympiade un peu difficile. En 2018, j’espère que ce sera aussi bien au niveau Olympique et encore mieux au niveau sportif !
Raconte-nous un peu comment tu as vécu de l’intérieur tes courses aux JO ? Etais-tu particulièrement stressé ?
C’était mes premiers Jeux donc il y avait forcément une pression différente des autres compétitions. Mais cela faisait quand même quelques années que je disputais des Coupes du monde donc j’avais de l’expérience pour gérer le stress. Je pense que je l’ai plus ou moins bien géré aux Jeux. J’ai eu du mal à me mettre dedans sur la première course du 1500 m, mais après j’ai pris plus de plaisir et j’ai plus pris les choses en main. J’ai réussi à mieux gérer le stress par la suite, mais cela demande du temps.
Cela a-t-il été difficile de se remotiver pour l’entraînement après les Jeux Olympiques ?
Après les Jeux, j’ai volontairement coupé. J’ai arrêté pendant six mois pour pouvoir me ressourcer et pouvoir repartir sur une Olympiade. Au bout de six mois, l’entraînement et le patin me manquaient. Je n’ai donc pas eu de mal à retourner à l’entraînement. J’ai eu la chance de pouvoir couper : ça m’a vraiment fait du bien et je pense que c’est pour ça que ça va bien aujourd’hui.
Le short track se dispute sur plusieurs distances. Essaies-tu de te spécialiser ou bien tu travailles chaque épreuve de façon équivalente ?
Je ne me suis pas spécialisé dans une distance en particulier. Je suis à peu près moyen dans toutes les distances et j’aime bien tout courir. Aux JO, il n’y a pas de classement général donc il vaudrait mieux être fort sur une distance. Je n’ai pas forcément de très bonnes qualités de sprinteur, mais je ne suis pas non plus super bon en longue distance. Peut-être qu’avec le temps, je finirais par me spécialiser dans une distance !
Cette année, tu es régulièrement dans les dix premiers sur les épreuves de Coupe du monde. Depuis quand sens-tu que tu es capable de jouer avec les meilleurs ?
C’est vraiment cette année que j’ai vu que je suis capable de me battre avec les meilleurs et de faire des courses de haut niveau. Arriver avec de la chance et subir la course n’est jamais agréable. Maintenant, je prends vraiment du plaisir à jouer dans le top 10. C’est récent et c’est encourageant pour les deux prochaines années, jusqu’aux Jeux !
Penses-tu que ton expérience lors des Jeux Olympiques de Sotchi puisse être un plus dans l’optique de te rapprocher des finales lors des Jeux Olympiques de Pyeongchang en 2018 ?
C’est difficile de répondre parce que les Jeux restent une compétition unique qui a lieu tous les quatre ans. Et ça reste du short track ! On est un sport qui joue quand même pas mal avec la chance. Charles Hamelin a été champion Olympique du 500 m et du 5000 m en 2010. Il était presque voué à remporter trois médailles d’or à Sotchi. Mais il n’a gagné que le 1500 m, parce qu’il est tombé deux fois et que son équipe est tombée en relais. Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’avoir eu une expérience Olympique permette de se rapprocher des meilleurs aux Jeux. Je pense que c’est un sport qui reste aléatoire et dans lequel il faut saisir sa chance à chaque fois. C’est aussi ça qui fait l’excitation de notre sport. On verra bien dans deux ans !
Merci beaucoup Sébastien pour ta disponibilité !
Crédits photos 3 : Dominique Lepape
La carrière de Sébastien Lepape en quelques lignes :
Sébastien Lepape rentre pour la première fois dans le top 10 d’une épreuve de Coupe du monde en octobre 2012 à Montréal (1000 m). En 2014, il termine 4e du 500 m des Championnats d’Europe.
En 2014, il participe aux Jeux Olympiques de Sotchi. Il y remporte la finale B du 1500 m, atteint les quarts de finale du 1000 m et est éliminé en séries du 500 m.
En novembre 2015, il prend la 3e place du 500 m de l’épreuve de Coupe du monde de Toronto. En 2016, il termine 5e du classement général des Championnats d’Europe de short track et 8e du 1000 m des Championnats du monde. Aujourd’hui âgé de 24 ans, Sébastien Lepape vise les Jeux Olympiques de Pyeongchang en 2018.
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